Les 24 Heures de l’INSA de Lyon : merveilleux souvenirs de quelques anciens quasi septagénaires (Hervé ZANI , Alain ESCOFFIER, Pierre VUILLEMIN)
Nous sommes des Insaliens des années 70 , jeunes bacheliers qui intégraient de grosses promos de futurs ingénieurs (promo 76 de 800 étudiants au départ !!!!!)
L’INSA était pour nous une bonne solution de faire des études sérieuses, plutôt dans des domaines techniques que commerciaux, dans une dizaine de disciplines, les meilleurs étant en GCU (cons les autres)
La promo qui a intégré l’INSA de Lyon en 1971 était une bande de jeunes bacheliers qui évoluaient dans un monde facile qui ne connaissait que peu de contraintes environnementales ou autres. On venait de partout en France, de tous les milieux sociaux avec même des étudiants étrangers (vietnamiens, libanais, africains….)
La vie sur le campus de la Doua était simple : résidences vieillottes, restos moyens, filles séparées des garçons en résidences (Bâtiment G réservé aux filles) mais une super ambiance, beaucoup de solidarité et d’entraide.
L’animation était assez réduite et fortement assurée par les bars qui étaient au pied des Résidences C, F , H et quelques concerts ( Magma , Catherine Ribeiro, Flagada Stompers,…). C’est un ancien barman du Bar du H qui vous le dit. Il faut aussi dire que Lyon était une ville riche en évènements culturels et sportifs et on pouvait aller se pèter/régaler les oreilles à des concerts des Who, de Pink Floyd, de Led Zeppelin, assister à des concerts des meilleurs jazzmen mondiaux : Stéphane Grapelli, Ray Bryant, ou Nougaro ou Nino Ferrer. IL y avait aussi les aller-retours à Geoffroy Guichard pour soutenir les Verts dans leur quête du titre européen.
L’idée courait que d’autres faisaient des trucs sympas comme l’Ecole Centrale de Lyon ou l’INSA de Toulouse , avec des courses de 24 heures en solex et qu’il ne se passait trop peu de trucs « excitants » sur le campus de l’INSA de Lyon J’ai oublié qui a pris la décision d’organiser une course de vélo sur le campus en 1972 mais c’était chouette de voir des gars bénévoles monter avec presque rien un évènement qui perdure aujourd’hui (toute ressemblance avec les Enfoirés est à exclure ,sauf l’esprit de Coluche qui nous faisait bien marrer déjà à cette époque)
L’idée était de faire des équipes de 3 coureurs qui tournent sur le campus en se relayant pendant 24 heures, et de compléter avec des équipages folklo qui « font les cons » sur des engins bricolés , le tout avec une liberté totale. Les merguez, frites , pintes de bière étaient à foison et on dormait sur les pelouses entre le A et le B, les plus structurés plantaient la tente . Il n’y avait pas de concerts ou de grandes animations. Certains jouaient de la guitare ou de l’harmonica entre 2 verres de côtes du Rhône C’était simple, marrant, fatigant, mais avec beaucoup de générosité.
Le mot sur lequel je dois insister est : beaucoup. On travaillait beaucoup, surtout les 2 premières années, on s’amusait beaucoup, on manifestait beaucoup, on s’aidait beaucoup.
Un peu d’éléments :
La première année des 24 heures en 1972, les vainqueurs ont été : Alain ESCOFFIER (GCU 76), Pierre VUILLEMIN (GCU 76) et Jean-Pierre GAZEL (GMC 76) . Nous étions des amoureux du vélo habitués à tourner les jambes. Je ne me souviens pas du kilométrage effectué mais qui a dû se situer vers les 750 kms. On s’est revu récemment avec un plaisir infini. 5 ans d’INSA, c’est un ADN en plus…..
Les premières éditions étaient réservées aux étudiants INSA et éventuellement aux enseignants et personnels de l’école, si l’esprit compétition existait, c’était surtout de la convivialité, de l’amitié et de la bonne humeur.
Pour la première édition, l’équipe d’organisation animée par Hervé ZANI était composée de quelques étudiants + quelques bénévoles pour le comptage des tours notamment. Ce comptage était assuré manuellement et visuellement par des étudiants disposés sur une passerelle se situant entre le restaurant du A et du B (qui n’existe plus) et les vieux bâtiments d’enseignement à la sortie d’un virage à droite.
Toute cette logistique était assurée manuellement et intellectuellement, sans assistance de l’outil numérique, en 1972 le seul outil disponible quotidiennement était la machine à calculer scientifique et encore pour les étudiants les + fortunés… Nous avions même des cours pour la manipulation ultra rapide de la règle à calcul… Le seul ordinateur se trouvait à la FAC dans un bâtiment dédié à l’abriter.
Je joins une photo (c’est la seule retrouvée) de cette équipe gagnante
Concernant les autres éditions, nous avons fait l’édition 1973 en courant seul (Pierre VUILLEMIN et Alain ESCOFFIER), l’édition 1974 en ski tiré par une mobylette, l’édition 1975 en équipe de trois mais peu entrainés (Pierre, Alain et Pierre BELARDI) mais dans le top 10 tout de même, l’édition 76 sur une caravane de cow-boys.
J’ai ensuite appris que les 24 Heures s’étaient beaucoup étoffées avec notamment les concerts et j’ai assisté aux 24 Heures de 2007 qui m’ont permis de voir :
Que le vélo n’était plus qu’un élément de cette grande manifestation
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Que les filles sont plus présentes qu’au début
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Que l’organisation est plus compliquée avec le tramway et les nouveaux espaces bâtis.
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Que la sécurité et l’environnement sont pris en compte (nous, on s’en foutait un peu !!!!)
Entre anciens de cette époque, on se revoit avec beaucoup de plaisir. Sûrement parce que on a passé 5 ans de nos plus belles années en partageant de bonnes valeurs : amitié, solidarité, empathie. Les 3 étoiles du Michelin étudiant…..
Cette édition du cinquantenaire devrait être l’occasion pour les grands pères de se retrouver et nous l’espérons peut-être de se reconnaitre….